Jardres hier et aujourd'hui
Jardres hier et aujourd'hui
Plan du cadastre napoléonien renové selon la loi de 1898.
Le bourg de jardres
La commune a conservé les limites de la paroisse traversée d'Ouest en Est par l'importante voie romaine qui partait de Poitiers en direction de Saint Pierre les Eglises et du Gué-de-Sciaux où elle traversait à gué la Vienne et la Gartempe avant de rejoindre Argenton-sur- Creuse et Bourges. Cette voie demeure visible entre Jardres et la Vienne au Sud de la route nationale, à partir du lieu-dit « La Chaussée », toponyme évocateur de cette voie. A partir de là, il s’agit d’un chemin de terre. Elle est devenue route royale avec un tracé presque identique, et du nord au sud par un chemin d'origine probablement antique, reliant les grandes agglomérations gallo-romaines de Vieux-Poitiers à Civaux.
En 1239, Jardres est mentionné pour la première fois sous la forme 'Jadres". L'origine du nom est probablement pré-latine et demeure inconnue mais d'après un dictionnaire de toponymie viendrait de "Pays de Jardins".
Cette commune était composée à l’origine de plusieurs hameaux sans véritable bourg. Chacun d’entre eux était organisé autour d’un puits.
L'église hier
L'église aujourd'hui
L’église romane de Jardres est très importante pour sa valeur culturelle, historique et urbaine et aussi pour sa situation au centre de l’ensemble bâti. Son élégant clocher est une démonstration du savoir-faire en stéréotomie et en statique.
La vue sur le chevet, représente la perfection des formes architecturales des églises à nef unique.
L'église romane de Jardres fin XIIe siècle et début XIIIe, ancien prieuré-cure St-Hilaire ayant rang de seigneurie dont le fief relevait du chapitre de la cathédrale de Poitiers., Le clocher restauré en 1836 surmonte le porche d’entrée à porte ogivale et présente une forme de coupole sur trompes qui est rare dans la région.
Du 12e siècle ne subsistent que le sanctuaire et le clocher. La nef a été reconstruite et l'adjonction de deux chapelles latérales a dénaturé l'aspect du plan qui ne comportait qu'une nef à l'origine. Le clocher est sur plan carré à la base, flanqué de contreforts, et se termine par une partie octogonale se rattachant à la base par des amortissements triangulaires. Chaque face de cet octogone est percée d'une baie en plein cintre et le tout est couronné d'une haute toiture en ardoises, également à huit pans. A l'intérieur, la partie octogonale repose sur une coupole dont les pans coupés sont supportés par des trompillons.
La nef rectangulaire est prolongée d’un cœur au chevet plat. L’ancienne charpente lambrissée est remplacée par une voûte en pierre construite entre 1852 et 1854 et qui s’écroule en 1855 en entraînant la toiture. Elle est reconstruite en 1857.
Les deux cloches
Le clocher abrite deux des plus anciennes cloches dont l’une fait partie des 12 cloches du XVIe siècle recensées dans la Vienne. La première cloche est datée de 1539 et la deuxième, plus récente fondue en 1732 est classée Monument Historique depuis 1944.
La première cloche de 1539
La première cloche présente deux inscriptions en lettres gothiques : « IHS MARIA – XPS VINCIT – XPS REGNAT – XPS IMPERAT – XPS ABOMIMALONOSDE.FEDAT I MCCCCCXXXIX » signifiant « Christ et Marie – Christ Vainct – Christ règne – Christ Commande – Christ de tout mal délivre-nous. Faite janvier 1539. En outre deux cartouche de 6,2 sur 4,2centimètres chacun représente l’un le Christ en Croix avec Joseph et Marie, l’autre saint Michel terrassant le démon.
La deuxième cloche de 1732
La deuxième cloche* de l’église de Jardres, baptisée le 6 juillet 1732, est parrainée par Jean Razes chevalier seigneur de Montlouis, Coulbré, comte d’Auxances.
Elle est la plus récente des deux cloches abritées dans le clocher.
Elle fut fondue en 1732 par Jean Lebrun père, fondeur au Mans. Il a signé : « I LE BRUN ».
Classée Monument Historique en 1944, elle présente une longue inscription :
-SIS NOMEN DOMINI BENEDICTUM DE-LAULAY PRIOR Mre JEAN DE RAZES CHEVALIER SEGr
-CONTE D’AUXANCES SEIGr de MONTLOUIS, COULBRE, LA BROSSE & C.CON…LIEr DU ROY EN
-SES CONSEILS LIEUTENANT DE LA SENECHAUSSE & SIEGE PRESIDIAL DE POITIERS
-PARRAIN ELISABETH GUARNIER DAME DE LA PREUIL & DE L’EPINOUX ET AUTRES
-MARRAINE 1732
Avec une croix séparée par les lettres : CM.L.M. P.DR. CI. C
Comme dans la plupart des églises paroissiales, le sol de la nef de Saint-Hilaire contenait plusieurs sépultures et un certain nombre de dalles funéraires existent encore. La mieux conservée est celle de Charles Béchillon, seigneur de l’Epinoux, inhumé le 10 février 1731 à l’âge de 69 ans. Généralement ce droit de sépulture était réservé aux ecclésiastiques ou aux nobles ; il a disparu à la Révolution.
Le presbytère date, lui, du XVII e siècle.
Dans son mobilier le plus notable il faut signaler "une vierge à l'enfant" en pierre polychrome classée Monument Historique en 1948 et "un calice et sa patère" classé Monument Historique en 1959
Son prieuré-cure dépend de l'abbaye de Saint-Séverin (Charente Maritime).
La pierre et la gare
Le calcaire est devenu une source de richesse grâce aux carrières toujours en activité, et grâce au passage de la voie ferrée de Poitiers à Chauvigny inaugurée le 18 juin 1883, elle sera prolongée jusqu’à Saint-Savin en 1885 puis au Blanc. Ligne ferroviaire qui a permis le transport de cette pierre, mais permettait aussi le transport de voyageurs.
La pierre de Jardres était expédiée vers les autres régions de France et vers les ports comme celui de La Palice d’où elle partait pour l’étranger. Plusieurs compagnies (Civet-Pommier, La Société des Charentes et la Société Fèvre) stockaient à Jardres de la pierre venant des carrières de Tercé et de Lavoux.
La carrière de Normandoux ou l'on peut voir le chariot sur les rails de la voie ferrée tiré par un cheval.
En 1883 fût construit e par la Société des Carrières du Poitou une voie ferrée industrielle à écartement métrique de Normandoux à Tercé jusqu’à Jardres sur une distance de 4800m à la vitesse moyenne de 5km/h. La mise en service fut autorisée le 10 octobre 1883 par arrêté du Préfet de la Vienne. Son exploitation dura jusqu’à la guerre 39/45. Par la suite le transport de la carrière au dépôt de pierres de taille de la gare de Jardres se fit par camion.
Cette petite ligne à vocation exclusivement industrielle, était parfois utilisée pour transporter des voyageurs de Normandoux désirant aller à la gare de Jardres. Il existait un wagon découvert muni de banquettes transversales. Les pèlerins utilisaient spécialement ce wagon pour se rendre à la gare de Jardres et ensuite à Poitiers au pèlerinage annuel à Sainte Radegonde.
La gare hier
La gare aujourd'hui désaffectée
Quand Jardres avait deux gares
Si on consulte le cadastre de cette époque on constate que Jardres possédait deux gares, la sienne propre et celle de Chauvigny. En effet tous les bâtiments et la grande majorité des voies de la gare de Chauvigny sont situés sur la commune de Jardres dont le territoire arrivait jusqu’à la route d’Artiges.
En 1883, la voie ferrée Poitiers-Le Blanc est mise en service jusqu’à Chauvigny, puis en 1885, jusqu’à Saint-Savin. Cela entraine à Chauvigny la création de l’avenue de la Gare, puis la naissance et le développement d’un nouveau centre d’activités et de peuplement sur la rive gauche de la Vienne où se trouvent carrières et ateliers de pierre de taille.
Situation paradoxale qui n’avait pas échappé au conseil municipal de Chauvigny, lequel avait donné un avis favorable au projet sous réserve que la gare devant desservir sa commune porterait bien le nom de Chauvigny.
C’est seulement en 1927 que Chauvigny « rachète » sa gare. La municipalité de Jardres ayant préféré céder une partie de son territoire plutôt que de participer aux frais d’installation de l’éclairage électrique dans les bâtiments.
Le bourg de Jardres était riche de nombreux commerces et artisans qui au fur et à mesure des années ont pratiquement tous disparu. A la fin du XIXe siècle, les foires avaient lieu au lieu-dit Montlouis les 18 juin, le 12 novembre et 27 décembre.
De 1940 à 1942, la commune est traversée du nord au sud par la ligne de démarcation. Quelques années après la guerre un monument commémoratif est érigé au bord de la RN151 à hauteur du village de Servouze.
Le patrimoine culturel de la commne comprend les manoirs de Montlouis, de Pressec, de Migné et de l'Epinoux avec son pigeonnier du XIIe siècle, le logis des Fontenelles XVIIe siècle, le Presbytère du XVIIe siècle.
Le poète écrivain Maurice FOMBEURE est né à Jardres au lieu dit "La Rue" le 22 septembre 1906 et décédé en 1981. (voir la rubrique personnages illustres de Jardres)
La mairie hier
La mairie aujourd'hui
INAUGURATION DE LA NOUVELLE MAIRIE ET DU CITY STADE
Samedi, de nombreux habitants et élus ont répondu à l’invitation du maire et de son conseil municipal, pour l’inauguration de la mairie, du City-stade et le dévoilement de la plaque de l’Arbre de la Laïcité.
Lors d'inaugurations comme celle-ci, il y a toujours quelque chose d’émouvant, mais aussi de symbolique au moment ou les élus coupent le traditionnel ruban tricolore tenu par les enfants Eve et Julien et la petite Iris qui a présenté le coussin avec les ciseaux.
Ce moment de joie bien visible se termine par la Marseillaise interprétée par l’Harmonie Municipale de Chauvigny qui souligne le caractère solennel de cette cérémonie.
Les élus et la population sont ensuite invités à visiter cette nouvelle mairie en découvrant en premier la salle du conseil et des mariages d’une surface de 70 m2 installée dans le nouveau bâtiment ou est projeté un diaporama présentant les différentes étapes des travaux. La nouvelle construction comprend aussi un large hall d’accueil avec sanitaires et espace de convivialité.
La visite se poursuit par le bâtiment de l’ancienne mairie, complètement transformé avec une spacieuse banque d’accueil pour recevoir le public. Une coursive en verre construite à l’arrière illumine l’espace et permet de desservir les différents bureaux, la cave et l’étage et surtout de profiter du jardin extérieur.
Le cortège se dirige ensuite à l’extérieur pour découvrir le city-stade installé sur l’espace communal à proximité de l’école et de la garderie.
L'ARBRE DE LAÏCITÉ
Autre moment sobre et émouvant avec le dévoilement de la plaque de l’Arbre de la Laïcité planté par les enfants de l’école lors de la journée nationale de la laïcités le 9 décembre dernier.
Après ce périple ponctué par les morceaux musicaux de l’harmonie municipale, c’est l’heure des discours avec en premier lieu, le maire Jean-Luc Maerten qui remercie de leur présence les personnalités et la population en annonçant que cette inauguration restera un jour important pour Jardres.
Il fait ensuite un petit rappel historique : « C’est le 3 avril 1881 que le maire Monsieur Jacques Andrault invite le conseil municipal à se prononcer définitivement sur la construction d’une maison d’école mixte.
Le maire présente les plans et devis et fait ressortir les divers avantages de ce projet, dont l’exécution réalisera pour la commune, une amélioration depuis longtemps désirée par la population.
Considérant que le projet présenté répond à un besoin réel et qu’il existe un terrain convenable au lieu dit « le champ de la Fuye », , (l’emplacement actuel) et qu’il y a une entente amiable avec les propriétaires le conseil municipal vote pour ce projet.
Trois conseillés refusent de signer la délibération pour le motif qu’une partie du Champ de Foire appartenant à la commune convenait aussi bien et évitait l’achat du terrain.
Il s’avéra après l’enquête publique que le champ de foire n’est déjà pas trop grand pour les foires et si on construit l’école il sera impossible d’y recevoir tous les animaux.
Par la suite, le champ de foire est devenu le premier terrain de football de la commune et aujourd’hui y sont construits des logements locatifs.
C’est le 17 juin 1882 qu’est présenté un nouveau projet de construction d’un groupe scolaire et d’une mairie et approuvé par le conseil municipal.
Le nouveau projet proposait un bâtiment pour la mairie avec le logement des instituteurs et un autre bâtiment avec une classe pour les filles et une classe pour les garçons ».
Nous pouvons toujours voir sur le fronton de la façade les inscriptions « ECOLES COMMUNALES et MAIRIE » Aujourd‘hui les classes sont devenues le club informatique et la bibliothèque. C’est donc en mai 1883 que les constructions de la mairie et de l’école sont achevées. La commune comptait à cette époque 530 habitants ».
Il poursuit sur l’évolution Jardres : « Par la suite, JARDRES a connu une lente évolution pendant des décennies. Sur le plan démographique, la commune qui avait atteint son maximum en 1911, avec 677 habitants, a ensuite connu une baisse régulière principalement à cause de la guerre 1914-18.
L’augmentation s’accélérera dans les années 70 pour atteindre 830 habitants en 1992 ou, sous l’ère De Chalain est inaugurée le 22 juin la salle des fêtes, route d’Anzec d’une capacité de 400 places assises.
Capacité importante qui déjà laissait entrevoir l’évolution de notre commune. Construction qui était très attendue par le monde associatif très dynamique.
A partir des années 2000, la population a augmenté plus rapidement pour passer de 1059 en 2008 à 1337 habitants aujourd’hui.
Plusieurs facteurs dynamisants ont permis ce nouvel essor. D’abord le contexte général du début des années 2000, qui a amené un fort développement sur la zone de la Carte, située à proximité de Chauvigny et à une vingtaine de kilomètres de Poitiers.
Jardres a profité de cette aspiration, notamment grâce à l’attractivité des prix du terrain à bâtir.
Le Futuroscope à une vingtaine de kilomètres a aussi joué un rôle important.
Pour répondre à cette évolution, de nombreux projets ont vu le jour : construction du groupe scolaire, de l’atelier municipal, de l’aménagement d’une salle pour le club informatique, de la bibliothèque, d’une aire de jeux pour les petits, et dernièrement d’un terrain de vélo cross pour les plus grands et d’un City Stade pour l’école et les enfants de Jardres ».
Pourquoi aujourd’hui cette mairie : « Le grand projet du précédent mandat était la restructuration de la mairie avec la construction d’une salle de conseil.
Les locaux n’étaient plus adaptés aux règles actuelles du travail pour les employés, voir aux règles sanitaires et d’accessibilité n’étant plus aux normes.
C’est en 2013 que le conseil municipal du précédent mandat à validé le projet de construction
Les premières études de faisabilité ont été faites par l’ATD (Agence Technique Départementale) et son architecte M. LERON. C’est ensuite Madame MARIAUD qui a monté le dossier et lancé la consultation du choix de l’architecte.
M. SERVAIS du cabinet Espace 3 a été retenu pour notre projet, e t que je remercie sincèrement pour avoir intégrer harmonieusement l’ancien et le nouveau tout en respectant le souhait des élus.
Une première esquisse fut présentée au conseil municipal, qui entre temps avait changé à la suite des élections municipales de 2014.
Cette esquisse est présentée à l’architecte des bâtiments de France Monsieur BERENCHEA, qui conseilla de changer l’orientation de la toiture de la partie neuve de la construction.
Après la modification réalisée par M. SERVAIS, la nouvelle orientation qui s’intégrait mieux dans l’espace a reçu l’approbation du conseil municipal.
Nous pouvons aujourd’hui nous réjouir, car l’aspect de l’ensemble des bâtiments anciens et nouveaux est particulièrement réussi et sécurisé par le parking qui se trouve maintenant devant l’entrée de la mairie.
Merci a l’architecte des bâtiments de France de leurs judicieux conseils.
Entre la décision de restructuration de la mairie, le lancement des travaux, et la construction, il aura fallu 3 années pour la réalisation définitive du projet.
Je tiens à remercier le précédent conseil d’avoir validé ce projet en fin de mandat. Sans cela nous serions encore au stade des études.
Nous avons déménagé début février 2015, pour laisser les locaux libres pendant les travaux, et nous nous sommes installés dans la maison communale située place Raphaël Guillon.
Nous avons pris possession de notre nouvelle mairie le 4 février 2016.
La semaine dernière, dans la salle du conseil, nous avons installé Marianne, symbole des Mairies de France, sur sa colonne en pierre de la carrière des Grippes de Jardres, réalisée et offerte par M. Beauvallet, le directeur des Carrière de la Vienne que je tiens à remercier tout particulièrement, ainsi que M. Marsac pour le transport et la mise en place de la colonne qui pèse 400kg.
Ce projet aujourd’hui réalisé, qui nous tenait à cœur depuis des années, est la marque du dynamisme de notre commune et du respect que nous portons à nos administrés pour leur offrir des équipements dignes d’une commune de plus de 1300 habitants.
Les coûts de l’opération de la mairie : Montant total des études, travaux et mobilier : 853 466 € TTC dont 150 000 € à recevoir en TVA et montant des subventions à hauteur de 210 000 €.
Le coût du City stade : Montant total : 56 199 € TTC et montant des subventions à hauteur de 18 090 € TTC".
Se sont ensuite succédés les discours des élus, Jean-Marie Bouloux, président de l’association des Maires de la Vienne, Bruno Belin, président du Conseil départemental, M. Alain Fouché, sénateur, M. Mathias Aggoun, directeur du cabinet du député d’Alain Claeys et Émile Soumbo, secrétaire général de la préfecture.
Tour à tour ils ont rappelé que cette nouvelle mairie reflète le dynamisme de la Commune et de son équipe municipale dont le seul souhait, le seul but est de mettre à disposition des habitants, des équipements de qualité leur facilitant la vie et contribuant à leur bien-être.
C'est le bâtiment symbole de la république, de la plus grande ville à la plus petite commune. C’est bien le lieu communal par excellence, le point de repère, le point d'ancrage de chaque citoyen. Ils rappellent que, même si l'époque actuelle n'est pas facile, avec des budgets de plus en plus contraints, ils essayeront, dans la limite de leurs possibilités, de rester aux cotés des communes comme cela a été le cas à Jardres pour la réalisation de ces équipements.
Le mot de la fin revient au Maire qui invite l’assistance au cocktail proposé sous les tivolis installés en cas de pluie sur le parking, mais en fin de compte bien apprécié pour se protéger du soleil qui a permis à cette cérémonie de se terminer dans un grand moment de convivialité.
Jardres aujourd'hui
Vue générale
Jardres est une commune en plein développement avec une population d'origine rurale et urbaine qui devrait prochainement atteindre les 1200 habitants et fait partie de la Communauté de Communes du Pays Chauvinois.
EVOLUTION DE LA POPULATION
ANNEES POPULATION
1790 336
1821 378
1866 449
1877 450
1911 677
1919 624
1930 617
1946 557
1962 572
1968 580
1975 581
1982 715
1990 831
1999 906
2006 1042
2011 1135
2015 1285
A proximité de Chauvigny et à une quinzaine de kilomètres à l'Est de Poitiers, Jardres est un village idéalement situé, qui s’étant le long de la RN 151 favorisant ainsi l'évolution de sa population et son développement économique.
Place du bourg
Jardres recense une quarantaine d’entreprises, commerçants et artisans situés principalement sur la zone d'activité de La Carte. (voir la rubrique commerces), dispose de 2 docteurs (voir la rubrique numéros utiles) et d'une bibliothèque municipale (voir la rubrique bibliothèque).
Le très vaste silo coopératif TERRENA est doublé d’un centre de stockage et de distribution d’engrais.
Concernant les engrais, sont réceptionnés entre 7 et 10 trains par an, représentant environ 13 000 tonnes.
La vie associative est particulièrement dynamique avec une quinzaine d'associations (voir la rubrique associations).
Les Inscriptions et prêts sont entièrement gratuits et vous permettent d'emprunter jusqu'à 5 documents par passage.Une dizaine de bénévoles assurent à tour de rôle les permanences afin de vous offrir une plage horaire plus grande et vous conseiller si vous le souhaitez.
Des animations et expositions (en partenariat avec l'association pour la promotion de la lecture) sont également mises en place régulièrement pour faire vivre la bibliothèque et nous faire connaître. (voir la rubrique bibliothèque)
La commune s'étend sur 2 073 ha et sa voirie compte un peu plus de 78km dont 28 km en voirie urbaine et 50 km de chemins ruraux.
Longitude Est : 0,5533 degrés décimaux
Latitude Nord :46,57 degrés décimaux
Altitude :120 mètres
Ecarts, hameaux, lieux-dits
Anzec, Bel Air, Bois Sénebaud, Bolin, Brétigny, Champs Rogis, Gate Bourse, Jarriges, L’Epinoux, L’Ormeau du Four, La Carte, La Chaussée, La Chévrie, La Citadelle, La Grégaudière, La Marèche, La Mastalière, La Monnerie, La Rabotterie, La Rue, La Tenue des Rocs, La Tour, La Vallée, La Vigne aux Roux, Le Bois de la Vallée, Le Bois, Le Breuil, Le Chilloux, Le Chiron Neuf, Les Carrières de Brétigny, Les Fontenelles, Les Grippes, Les Groges, Les Salmondières, Migné, Montlouis, Pressec.
Sur ces trois photos sont mentionnées, en pointillés, les limites des deux communes.
Distances de jardres avec les communes environnantes
Liste de pièces jointes
http://www.jardres.mfr.fr
http://www.chauvigny-patrimoine.fr
Mémoire jardraise
JUIN 1944 - Lincoln BUNDY
NFORMÉS, DONC LIBRES…
Le journal que vous tenez en main, peu de gens l’ont lu. Et pour cause… Fabriqué et imprimé à Londres dans la nuit du débarquement allié, on ne pouvait se le procurer qu’en Angleterre et en Afrique du Nord. En France, il ne circulait que sous le manteau, avec parfois plusieurs jours de retard, et au prix de risques considérables. Quotidien des Français libres réfugiés en Grande Bretagne, il relate les premières heures du débarquement avec une précision étonnante. Alors que la plupart des journaux collaborationnistes du 7 juin évoquait timidement à la une la “tentative des alliés”, France, le journal de De Gaulle, dressait à H plus 12 un bilan extrêmement bien renseigné des opérations en cours. Ce journal d’information est aussi un document d’histoire brute. Pour lire ce que les français enfin libres, librement informés, lisait le 7 juin 44 au matin.
Le 7 juin 1944 au matin, les français pleuraient de joie en lisant ce quotidien. (Voir les documents joints)
MÉMOIRE JARDRAISE
Le débarquement des alliés en Normandie en juin 1944 est lié à la Mémoire Jardraise avec l’aviateur américain Lincoln Bundy abattu au dessus de la commune de Crulai dans l’Orne en Basse-Normandie et receuilli à Anzec.
HISTOIRE DE LINCOLN BUNDY
De Jardres à Verrières
Fin juin 1944, dans le hameau d’Anzec, Serge Guillon, 15 ans (étudiant pensionnaire à Poitiers était en vacances chez lui) tombe nez à nez avec un homme au visage hirsute, mais à l’air sympathique, habillé d’un treillis déchiré. L’individu vient de remplir une gourde dans un basin d’eau destiné aux animaux.“Faut pas boire ça”, lui dit le jeune jardrais.
L’homme ne parle que l’anglais et montre une pastille aseptisante.
Le petit Serge s’aperçoit qu’il a en face de lui un soldat allié. Cette rencontre se passe derrière la ferme d’une cousine. Elle l’a fait rentrer chez elle et court chez lui chercher un dictionnaire francais-anglais.
Armé du dico et de ses rudiments d’anglais, Serge reconstitue le passé récent du soldat.
Lincoln BUNDY est un pilote de chasse de l’aviation US. Son chasseur un P-51 Mustang a été abattu lors du débarquement, le samedi 10 juin, au-dessus de la Normandie à Crulai dans l’Orne alors qu’il venait de mitrailler un convoi de camions allemands près de Crulai.
Sauvé par son parachute, le pilote a ensuite appliqué les consignes données aux aviateurs alliés.
Il devait rejoindre l’Espagne en marchant de nuit et en dormant dans les fourrés le jour. Pour cela, il avait plusieurs boussoles et un mouchoir de soie sur lequel était imprimé une carte de France.
Contact avec les SAS
Le pilote reste cache chez la cousine et Serge s’empresse de raconteur l’histoire à son père Raphaël, résistant sous le nom de “Gaston Blanchard”.
Il a d’abord pensé à un espion de la Gestapo, même si le comportement de BUNDY inspirait confiance.
Les GUILLON demandent conseil à deux autres résistants poitevins, Joseph GARNIER et le professeur VILLEY, qui parle anglais.
Ils sont venus déjeuner le lendemain chez les GUILLON à ANZEC.
Après avoir discuté avec lui, VILLEY a affirmé que Lincoln était sans aucun doute un soldat US.
L’Espagne était un peu loin, mais les résistants connaissaient la présence des parachutistes anglais dans la forêt de Verrières.
Le lendemain matin, habillé d’un vieux costume du père de Serge, le pilote part en en vélo vers Lussac-les-Châteaux, accompagné de Raphaël. Ils vont chez Roger ANDRAULT, qui lui même était en contact avec les SAS. Lincoln BUNDY est ensuite accueilli par les paras britanniques. Il a remercié le père de Serge et était vraiment heureux de trouver quelqu’un à qui parler anglais.
Un certificat signé EISENHOWER (Voir le document joint)
Quelques jours plus tard, ils apprendront avec horreur le sort réservé aux SAS et au pilote américain. Ils ont été faits prisonniers en forêt de de Verrières, puis conduits à Poitiers et fusillés.
Un épisode tragique qui laissera une trace plus qu’amère dans l’esprit de Serge GUILLON. Il en parle encore aujourd’hui avec beaucoup d’émotion.
Ce n’est qu’en 1995 qu’il a su que les fusillés de la forêt de Saint-Sauvant étaient inhumés à Rom. “Je m’y suis rendu lors d’une commémoration et le souvenir de Lincoln Bundy m’a bouleversé, il m’avait donné une de ses boussoles, cachée dans un bouton de sa vareuse".
Serge Guillon possède également un certificat remis à son père à la fin de la guerre, signé par le général Eisenhower, pour service rendu aux soldats alliés contre l’occupant.
Elle était dissimulée dans l'un de ses boutons de vareuse.
Le petit drapeau que Serge avait confectionné à 15 ans et qu’il accrochait à son vélo pour parcourir le canton.
Par des chemins détournés il transportait des messages pour les résistants à la Roche de Bran à Montamisé.
"Le 14 août 1944, 150 hommes du maquis Anatole souhaitent se rapprocher de Poitiers afin de participer aux côtés des armées alliées à la libération de la ville.
Arrivés en vue du château de la Roche de Bran, les résistants sont accueillis par la propriétaire, Mme de la Grandière, veuve de Louis de Murard. Cette dernière répond favorablement à la demande de l'officier (lieutenant Choffat) afin que le groupe puisse passer la nuit sur la propriété.
Prévenus par un milicien de la présence du détachement français, les SS stationnés à Migné-Auxances attaquent le poste avancé durant la nuit. Six maquisards seront capturés, torturés et massacrés et un septième ne survivra pas à ses blessures.
A 7 h, les allemands incendient les communs. Le 17, ils reviendront brûler la riche demeure. La comtesse et ses proches sont emprisonnés et interrogés sans ménagement durant plusieurs jours avant d'être relâchés.
Enfin libérée, la châtelaine et sa famille ne découvriront que des ruines en retournant à La Roche de Bran. L'épouse du lieutenant Choffat sera déportée et ne reviendra pas.
Son nom figure sur la stèle avec celui des sept maquisards tombés pour la libération de la France".
Serge Guillon présente le diplome signé par le Général Eisnhower avec sa legion d’Honneur.
Lincoln Bundy est né à Saint George Washinton Couty le 12 février 1918.
Il a rejoint les Forces aériennes de l’Armée au début de 1942. Il termine sa formation de vol avec le détachement de la 63e Army Air Forces d’entraînement en vol à Douglas le 27 avril 1943.
Il commence à voler en P-51 Mustang avec la 8th Air Force.
Le 10 juin 1944 il pilotait un P-51 du 486e escadron de chasse de la Fighter Groupe 352e*.
Il vient de terminer sa mission en mitraillant un convoi de camions allemands près de Crulai en Normandie quand il est abbattu . IL est alors considéré comme “disparu”. Depuis un demi-siècle, il est supposé qu’il a été tué ce jour là.
Le 11 juin 1945, le lieutenant Bindy est déclaré mort. Le Président des États-Unis lui décerne un "Purple Heart” (médaille militaire américaine) accordée aux blessés ou tués au service de l’armée américaine.
*“La 352d Fighter Group est l'un des plus décorés de l'USArmée Air Forces, groupes de chasse lors de la Seconde Guerre mondiale , qui a recensé de nombreux grands as de la guerre.
Une fois déployé au théâtre d'opérations européen (ETO), le groupe a finalement été établie à Bodney en Angleterre avant d'être déployé en avant à la Belgique . Il a effectué une série de missions pour la huitième Armée de l'Air , mais surtout servi comme escorte de bombardiers”.
Lincoln Bundy devant son appareil
Lincoln a été fusillé avec 34 Agents britanniques SAS le 7 Juillet 1944 par la SS.
Les restes des soldats ont été trouvés en Décembre 1944.
"À la fin de Juin 1944, Chloé Bundy, sa maman a reçu une lettre à sa ferme près du bord du Grand Canyon sur la bande de l'Arizona. Son cœur s'est brisé quand elle l’a ouverte et a appris que l'un de ses 14 enfants, Lincoln, avait été abattu dans son avion de combat P-51 Mustang sur la Normandie juste après D-Day.
Pas plus était connu de son destin. La matriarche spirituellement douée savait que son fils était vivant. Elle avait raison. Mais elle ne le savait pas comme un fait avéré dans sa vie. Ce n'est qu'en 1996, suite aux travaux d’un historien que la famille du Lieutenant Bundy a su avec certitude la date et le lieu de l’exécution de Lincoln Bundy, fusillé le 7 juillet 1944 à la forêt de Saint Sauvant et enterré dans le village de Rom.
Lincoln Bundy était déjà un éleveur brillant et prometteur avant son départ pour la guerre au printemps de 1942.
Il rêvait de rentrer à la maison et se spécialiser dans l'élevage de chevaux de qualité. Après 8 ans d’école, la plus grande partie acquise dans l'école à classe unique au Mont Trumbull, (Le Mont Trumbull école a été construite en 1918. Elle a été utilisée pour un centre de l’église, salle de danse et réunion du conseil municipal) il est allé ensuite à l'école de pilotage et de devenir un pilote de chasse.
Le 10 Juin 1944, après avoir détruit un camion d'un convoi allemand dirigé vers le front de Normandie, l'avion du lieutenant Bundy a été touché par la Flak allemande ( Batteries antiaériennes statiques) et s'est écrasé près du village de Crulai. Depuis plus d'un demi-siècle, il a été supposé que le garçon de Bundyville a été tué ce jour-là. Et pourtant, sa mère savait qu'il était vivant. Ce n’est qu’un demi-siècle plus tard, longtemps après le décès de Chloé Bundy enterré dans le cimetière solitaire au Mont Trumbull, que la famille a finalement appris le reste de l'histoire de Lincoln.
Sa famille est venue à Jardres en 2003 accueillie par la famille Guillon qui leur a montré le lieu ou Lincoln avait été découvert par Serge Guillon fin juin 1944.
Le bassin d'eau destiné aux animaux où Serge Guillon a découvert Lincoln Bundy existe encore à Anzec.
Le cimetière de ROM ou sont enterrés les 34 SAS et Lincoln Bundy fusillés le 7 juillet 1944 par la SS en forêt de Saint Sauvant.
Aujourd’hui
En 1946
M. Fuzeau et Denis Chansigaud, rescapé du drame de Verrières sur la tombe de Lincoln Bundy au cimetière de Rom.
En 1973 une stèle a été inaugurée à Saint-Sauvant près du chemin où les 30 S.A.S et le lieutenant Bundy ont fait face au peloton d'exécution allemand.
Le résistant Raphaël Guillon sous le nom de Gaston Blanchard
La carte de résistant de Raphaël Guillon
Ses brassards de résistant
Raphaël Guillon entouré à sa droite par Madame Élise Andrault chez qui Lincoln Bundy a dormi et à sa gauche son épouse. Raphaël Guillon se recueille devant le monument aux morts lors d’une cérémonie de commémoration du 11 novembre au début de ses années 60.
Raphaël Guillon, patriote, homme de réflexion, modeste, simple et courtois avec un large esprit de tolérance est décédé le 31 mai 1981
Attaché à ses convictions comme à ses amitiés, il rendit à Jardres comme au canton d’inappréciables services.
Sa discrétion et sa serviabilité de même que son bon sens, son dévouement à la chose publique et à ses administrés étaient unanimement appréciés par ses concitoyens.
“Longtemps nous garderons la présence de cet homme longiligne, déambulant la place de Jardres avec sa cigarette à la bouche” confiait l’un de ses fidèles amis le jour de ses obsèques le 3 juin 1981.
Raphaël Guillon est né le 12 août 1897 à la Ferrière Ayroux.
Élu au conseil municipal en 1933 et maire de Jardres à 38 ans en 1935 jusqu'en 1971 pendant 36 ans.
Elu en 1945 Conseiller Général du canton de Saint Julien l’Ars pendant 22 ans, de 1945 à 1967.
Homme de devoir, homme de paix, homme de dévouement, tel est apparu tout au long de sa vie Raphaël Guillon, qui fut aussi un grand patriote et l’exprima par maints actes de courage.
Anciens combattants de 14-18, il partit en 1917, servit en France, en Allemagne, puis en Autriche. Il appartient à l’Armée d’Orient et servit aux Dardanelles, avant d’être démobilisé en 1919.
"Circulaire extrême urgence
ordre de mobilisation le samedi
2 septembre 1939 à 0 heure"
En 1939, il est à nouveau mobilisé. Entre dans les rangs de la résistance dès 1940. Raphaël Guillon, dans sa commune coupée en deux par la ligne de démarcation va apporter une aide précieuse, à celles et ceux qui, pourchassés par les Nazis doivent franchir la ligne.
Membre du Réseau Renard puis du groupe Bernard, il participe aux parachutages à Lussac-les-Châteaux, Savigny-l’Evescault et dissimula armes et munitions qui allaient servir aux maquisards dans sa ferme d’Anzec.
Il devra pendant cette période noire quitter sa maison avec son épouse. Membre du comité départemental de libération, il en sera un élément actif et modérateur.
Au nom des alliés le président des Etats-Unis lui adressera une lettre de reconnaissance pour les services rendus à la cause des alliés et à la libération du territoire. La légion d’honneur viendra récompenser son combat courageux et nombre de Français et des soldats alliés lui doivent lui doivent la vie.
Il faudra attendre des années pour connaître dans son détail ce que fut son action. On la connaîtra par ceux qui en furent les acteurs et les témoins. Raphaël Guillon jugeant qu’il n’avait fait que son devoir, n’en parlera jamais ou seulement à ses intimes.
Ainsi cet homme de Jardres qui était entouré de l’estime unanime de ses concitoyens et duquel ceux-ci ont voulu manifester leur reconnaissance en donnant son nom à la place centrale du bourg de Jardres.
DEVOIR DE MÉMOIRE
Aujourd’hui, les acteurs et les témoins de cette période sont de moins en moins nombreux.
A l'occasion de l'anniversaire du débarquement, il est important de se souvenir pour ne pas oublier. Il est de notre devoir d'entretenir la mémoire et de rappeler aux jeunes générations les atrocités de cette guerre et les convaincre que la paix est le bien le plus précieux.
Ces événements dramatiques font aussi partie de l'histoire de notre commune.
Jean-Marie VRIET