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Personnage illustre : Maurice Fombeure

Maurice Fombeure.jpg

Maurice Fombeure (1906-1981)

Présentation de la Vie de  Maurice Fombeure dont un musée lui est consacré au Carré Maurice Fombeure à Bonneuil-Matours.

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La rue - Maurice Fombeure.jpg


Le 23 septembre 1906, Maurice FOMBEURE naissait au village de « La Rue » à Jardres.

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La maison de sa naissance à La Rue. Il est né dans la pièce qui se situe à la fenêtre en bas a droite.

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Le  1er janvier 2011 sera le 30e anniversaire de sa mort, intervenue l’après-midi  du 1er janvier 1981 près de Paris, dans une maison de retraite de l’Education nationale.
Pour honorer sa mémoire, nous avons souhaité publier en feuilleton, tous les samedis, du 25 septembre au 1er janvier 2011, son livre « La rivière aux oies ».
Dans cette œuvre, il écrit comme il parle de sa vie quotidienne et celle du monde rural. Il évoque, avec les mots du terroir, les lieux, la nature et les paysans qu’il aime tant, et fait revivre, dans un langage savoureux et avec humour les personnages et les légendes qui ont marqué son enfance de 1910/1915 à Jardres et Bonneuil-Matours.
Au fur et à mesure des parutions, il sera évoqué son histoire, accompagnée de documents et photos.
Dans la préface de « La Rivière aux oies » écrite en décembre 1981 pour la réimpression de l’édition de 1932, Jacques Fombeure son fils unique lui rend hommage.

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Maurice Fombeure dédicace l'un de ses livres en compagnie de son fils Jacques.
À noter que son père Maurice décédera le 1er janvier 1981, soit quelques jours après cet hommage.
Jacques FOMBEURE est venu à Jardres le 31 mai 1982 pour l’inauguration de la salle des Fêtes « Maurice Fombeure » aujourd’hui garderie de l’école. Il décédera à Bonneuil-Matours le 7 décembre 1998 à l’âge de 61 ans.
 
 
Son histoire :
 
Son grand père, Jacques Fombeure, viticulteur, avait acheté en 1881 avec la ferme de 60 hectares, la maison de la Rue à Jardres.
Il avait six enfants parmi lesquels Louis, qui allait devenir le père de Maurice et sa sœur, Madeleine qui était la mère de Marcel BOUILLAUD, maire de Jardres de 1971 à 1977.
En 1905, Louis épouse Marie Daillet. Elle a 19 ans. C’est sensiblement à cette époque que le partage de l’exploitation paternelle est effectué entre les six enfants.
Madeleine, la mère de Marcel Bouillaud et son frère Louis, le père de Maurice s’associent  alors pour exploiter leurs deux parts, en même temps que celle d’un autre frère, Aymé, tué à la guerre quelques années plus tard.

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 Les parents de Maurice Fombeure


Puis c’est la naissance de Maurice, le 23 septembre 1906. Un heureux évènement qui s’accompagne d’un drame, sa malheureuse maman décèdera 13 jours plus tard. C’est donc Madeleine qui s’occupera de Maurice.

Maurice précédera d’une année la naissance de Marcel Bouillaud dans la maison de « La Rue » avant d’être confié à une nourrice à Liniers.

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Louis, le père de Maurice abandonnera la culture et travaillera d’abord chez ses beaux-parents à Ogeron (aujourd’hui Augeron), près de Bonneuil-Matours et ensuite avec la proximité de la forêt de Moulière deviendra négociant en bois et maire de Bonneuil-Matours de 1935 à 1947.

L'entrée du village d'Augeron aujourd'hui.Le mur et la grille bleue sont ceux de la maison où vécu Maurice Fombeure.

Maurice FOMBEURE grandit alors chez son grand-père Alphonse Daillet et sa grand-mère Eugénie Daillet, allant à l’école à Bonneuil-Matours et le plus souvent possible se retrouver à  Jardres chez « tante Madeleine ».

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Maurice Fombeure entre ses grands'parents

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Marcel Bouilleau

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Maurice Fombeure vivait chez ses grands-parents dans la maison familiale d’Ogeron à la sortie de Bonneuil-Matours, sur la route de Poitiers.(voir photo ci-contre) 

Pour son commerce de bois, Louis, son père venait souvent dans le coin avec Maurice. Lorsqu’il était à Jardres, chez tante Madeleine, il lui arrivait de rester une semaine et plus.
Il accompagnait alors son cousin, Marcel Bouillaud à l’école.
A 7 ou 8 ans, son esprit, sa vivacité (et son espièglerie) l’avaient tôt fait remarquer par les instituteurs et par ses petits camarades. Plus tard après le certificat d’études, son cousin et lui, chacun avec un vélo se voyaient régulièrement, sans dépendre de leurs parents. C’était souvent Maurice qui prenait les initiatives, ayant toujours quelques farces à inventer.

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on cousin Marcel raconte l’une des farces cocasses de Maurice qu’il aimait souvent faire à l’église : « Au moment ou le prêtre lançait le Crédo, lorsque les fidèles baissaient la tête, Maurice en profitait pour saisir l’extrémité du cordon retenant le surplis blanc du curé. Et de l’utiliser, à la stupéfaction générale de ses camarades comme d’un blaireau en simulant une séance de rasage… »
Maurice Fombeure en communiant
Il avait l’art de se comporter de plain-pied avec tous les gens de la terre, qu’ils soient domestiques ou bien huppés.
 
Maurice Fombeure avait la passion des arbres, de l’herbe, de la neige, des oiseaux.
Il était favorisé du don précoce de se représenter la nature et les hommes sur un mode allégorique à la fois poétique, savoureux et caricatural. Qu’il fût pesant laboureurs, tâcheron maigre ou fermier gras, il s’entendait toujours bien avec ces « bonhommes rigoleurs et rêvant de ripailles ».
Les assemblées dominicales poitevines d’où la jeunesse revenait bien tard, les oreilles rougies par le soleil et le bon vin ont laissé bien souvent inspiré Maurice Fombeure dans ces merveilleuses descriptions campagnardes.
Jusqu’à un certain âge, comme beaucoup d’adolescents, Maurice Fombeure et son cousin de Jardres Marcel Bouilleau eurent en commun cet amour de la blague et tiraient ensemble ou à tour de rôle, parti des scènes quotidiennes pour s’essayer au gag.
Malgré ce goût pour la plaisanterie, Maurice trouvait toujours un moment et un endroit pour lire, ce qui lui permettait, inconsciemment, d’avancer dans une matière qu’il avait choisie et qui l’avait choisi.
Avec cette forme littéraire commençant à s’étayer, Maurice rédigeait alors ses premiers vers.

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Maurice Fombeure, 1er en haut à gauche au Collége de Garçons à Chatellerault en 1920.
Après leur séparation, Marcel était à l’Ecole normale de Poitiers et Maurice au collège de Châtellerault, il adressait régulièrement des écrits à son cousin.
 Un poème daté du 1er janvier 1926  offert à Marcel et resté inédit commençait ainsi : « Passe votre grâce au fond des miroirs – Vous êtes si lasse ma douce ce soir – Un coulant sommeil vous prête ses eaux – Voulez-vous l’éveil parmi les oiseaux ? – Vous êtes si lasse, ma douve ce soir – Si j’ai presque peur de ne plus vous voir – Votre grâce m’écrit au fond du miroir ».
Il conclut « Je te permets de le montrer, si tu veux, il est ta propriété, disposes-en ! »
 A l’époque, une réelle  émotion envahissait Marcel Bouilleau,  mais aussi les responsables de l’Ecole normale.
Maurice très intéressé par les auteurs contemporains, n’hésita pas un beau matin à faire une fugue … pour filer à Paris retrouver ses grands maîtres : Jean Cocteau, Max Jacob et les autres qui lui enjoignirent bien vite de regagner la province !
L’aventure se solda par une punition mais qui laissa sûrement bien des traces heureuses dans la mémoire du fugueur.
Après la communale, il avait rejoint en 1918 les bancs de l’école primaire supérieure de Châtellerault.

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Maurice Fombeure, sportif, en plus de la gymnastique il pratiquait aussi le football dans l'équipe du Collège de Châtelleraulr en 1922. Il est debout, le quatrième à gauche (x).
A la remise des prix de troisième année, Maurice Fombeure avait décroché les premiers prix de morale, d’orthographe et de grammaire, de composition française, de langue anglaise, de lecture et récitation… plus un deuxième prix de gymnastique.
«  Je réussissais bien mes compositions françaises, comme on peut réussir une mayonnaise, je les truffais même, hypocritement de citations empruntées dans les almanachs héroïques ».

Sa créativité d’écrivain, lui vient principalement de cette enfance,  de ses parents et grands-parents : « J’éprouve à confesser ainsi les animaux qui m’ont entouré, les arbres qui m’ont rafraîchi, et les gens qui m’ont aimé, une tristesse douce ».

Maurice Fombeure écrit des vers dès l’âge de 4 ans, encouragé à ses début, vers sa vingtième année, par Salmon, Cocteau, Max Jacob, il ne cessera de consacrer la majeur partie de son talent à cette recherche poétique, parfaitement en accord avec cette réflexion de Jean Rousselot «  Une des constance de la poésie de l’Ouest est cet attachement à la terre natale » Le Surréalisme était une impasse où il ne s’est pas engagé.
Fidèle à l’authenticité comme en témoigne ce  poème « Les  Ecoliers » qui décrit parfaitement ce qu’était  « la vie et la destinée des écoliers et écolières » de son enfance.


 LES ÉCOLIERS.

Sur la route couleur de sable,
En capuchon noir et pointu,
Le "moyen", le "bon", le "passable"
Vont à galoches que veux-tu
Vers leur école intarissable.

Ils ont dans leurs plumiers des gommes
Et des hannetons du matin,
Dans leurs poches du pain, des pommes,
Des billes, ô précieux butin
Gagné sur d'autres petits hommes.

Ils ont la ruse et la paresse
Mais l'innocence et la fraîcheur
Près d'eux les filles ont des tresses
Et des yeux bleus couleur de fleur,
Et  des vraies fleurs pour leur maîtresse.

Puis les voilà tous à s'asseoir.
Dans l'école crépie de lune
On les enferme jusqu'au soir,
Jusqu'à ce qu'il leur pousse plume
Pour s'envoler. Après, bonsoir!

ça vous fait des gars de charrue
Qui fument, boivent le gros vin,
Puis des ménagères bourrues
Dosant le beurre et le levain.
Billevesées, coquecigrues,
Ils vous auront connues en vain

Dans leurs enfances disparues!

 
La composition française : Avec les corrections de son instituteur.
(Retrouverez en documents joints  le texte avec toutes les annotations de son instituteur)

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La fête battait son plein, et les rires des enfants se mêlaient aux quolibets des pitres à la parade sur les tréteaux des baraques foraines…
Ils étaient là tous les champions cyclistes qui devaient concourir pour la course ; ils étaient rassemblés sur la ligne de départ, au milieu de la foule bruyante et curieuse. Ils tenaient leur guidon de bicyclette à la main, prêts à sauteur en selle au signal. Leurs gilets  maillots multicolores faisaient tache au milieu des blanches ombrelles des dames sur lesquelles se reflétaient les rayons brûlants de ce soleil de juillet.
 
La foule lasse d’attendre commençait à donner des signes visibles de son impatience quand le coup de pistolet du « starter » résonna et zébra d’une vive lueur l’atmosphère attiédie. Aussitôt les concurrents s’élancèrent en selle avec promptitude et en trois ou quatre bonnes détentes de jarrets le peloton s’éloigna rapidement aux  suivis des yeux des par les spectateurs qui se portèrent en foule vers l’endroit de l’arrivée, du but  le point terminus de la course. Moi je restais  au même endroit pour suivre la course avec un intérêt passionné. Près de moi un paysan petit, gros et rouge et quelques dames en blanc restèrent aussi pour suivre la course. Au début le peloton de tête comprenait huit ciyclyistes puis sur le parcours 6 d’entre eux se laissèrent devancer. « Y l’en pouvons pus ! » cria le paysan tandis qu’un gros rire un peu bête découvriait ses larges dents noircies par le tabac ;  puis deux chutes peu graves après lesquelles le fermier ébahi laissa tomber dans la poussière son bel habit à carreaux qu’il avait quitté et qu’il tenait sur son bras pour être plus à l’aise…
Plus les cyclistes approchaient du but, plus leur vitesse augmentait, quelques uns d’entre eux, fatigués abandonnèrent la course. Les cyclistes vont maintenant d’une vitesse vertigineuse. Ils sont deux en tête. Puis, tiens !, un qui abandonne tandis que l’autre le devance filant toujours à une bonne allure. Il arrive au but peu après, au milieu des acclamations de la foule, couvert de poussière, ruisselant de sueur, la poitrine haletante comme un soufflet de forge, puis il va s’habiller avant de venir recevoir des mains du préfet une fine coupe d’argent ciselé, prix de course victoire. Puis peu à peu les retardataires arrivaient soufflants, éreintés et enfin les deux derniers dans l’automobile des soigneurs, les genoux en sang. Et la foule avide de voir s’est portée vers la course à pied qui allait commencer.

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Après des études au Collège de Châtellerault, il entre à l’école supérieure de garçons de Poitiers   puis à l’École Normale d’instituteurs de Poitiers, et enfin à  la Faculté des lettres de Poitiers où il habita près de la place de la Liberté, rue Cloche-Perse.

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Il est admis à l'ENS de Saint-Cloud (1929-1931) et enseigne à l'Ecole Normale de Mirecourt en 1932 (la célèbre ville des luthiers), puis à Arras, à Saint-Germain-en-Laye (2e à droite sur la photo)

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En 1937, il s'installe à Paris; il y enseignera à Jean-Baptiste-Say et Lavoisier.

Maurice Fombeure est mobilisé pendant la Deuxième Guerre Mondiale, comment tant d’autres jeunes hommes.
En 1948, il évoque la guerre qu'il raconte dans un récit en prose humoristique, Les godillots sont lourds.
Pendant l'Occupation il vit en Haute-Loire, sans prendre part à la Résistance, soucieux de "sauvegarder le droit à la fantaisie et à l'effort gratuit". Il dénonce les horreurs de la guerre ("Chaque soldat couve une brute").
Familier de Saint-Germain-des-Prés, installé place Saint-Sulpice,  il reçoit des jeunes talents et anime une « clique bruyante de poètes », à la brasserie Lipp, de 1942 jusqu’en 1957.
Dans les années 50,au collège, la première heure de classe de l'année était consacrée à quelques rituels, dont l' écriture de la première page du cahier , où les profs nous faisaient écrire, avec leurs exigences personnelles:Le numéro de classe, le titre de la matière, notre nom, le nom du prof, etc…
Maurice Fombeure avait saisie l’occasion pour tourner en dérision cette cérémonie qui devait lui sembler ridicule.
"Je vais écrire au tableau mon nom que vous reporterez en bas à droite de la première page", 
disait-il, et il écrivait "Maurice Fond Beurre" allait se rassoir, se relevait 1 minute après, barrait ce qu'il avait écrit, et écrivait 'Maurice Fonbeurre". Cette comédie se répétait ainsi  3 ou 4 fois pour arriver à "Maurice Fombeure " et à une première page de cahier bien raturée, gommée, percée et tachée pour toute la classe.

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Il accomplira son service militaire comme caporal et terminera « sergent de réserve ». Il sera, comme tant d’autres jeunes hommes, mobilisé pendant la Deuxième Guerre Mondiale, comme tant d’autres jeunes hommes.
Le soldat Maurice Fombeure est le 3e debout à gauche.

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Il sera membre de l’Amicale des Anciens du 57e R.I.C.M.S.
Pendant l'Occupation il vit en Haute-Loire, sans prendre part à la Résistance, soucieux de "sauvegarder le droit à la fantaisie et à l'effort gratuit". Il dénonce les horreurs de la guerre ("Chaque soldat couve une brute").
Un extrait de  « Soldat » récit en prose publié en 1935.
« [...] le sergent des punis lâchait ses favoris dans la cour, et sans me prévenir. En toute liberté, ils procédaient à la corvée de quartier. Ils partaient à trois. L'un portait une vaste pelle ébréchée, l'autre un balai sans poils et, le troisième, enfin, poussait, avec une louable résignation, une brouette aux larges flancs. Les trois hommes faisaient lentement - oh très lentement - le tour de l'immense caserne. Lorsqu'ils rencontraient  quelqu'un de galonné, le balayeur promenait son balai sur le sol et les deux autres ramassaient timidement quelque papier ou un bout d'allumette. Le plus souvent, réunis dans un coin bien abrité, derrière les cuisines ou les écuries, ils fumaient une pipe interdite, cachée au creux de la paume. »

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C'est en 1927, à l'hôtel- Fumé (Faculté des Lettres de Poitiers) qu'il fait la connaissance de l'étudiante ès-lettres Carmen Javaugues, qui deviendra sa femme le 6 Août 1930 et se fera connaître sous le nom de Carmen Oriol.
A partir de 1968, les époux séjournent, en été, tantôt à Siaugues St-Romain ( Haute Loire) dans la maison familiale de Carmen, tantôt à Ogeron, domaine des grands-parents maternels de Maurice.
Une rue de Siaugues porte le nom de Carmen et Maurice Fombeure pour rappeler le souvenir de  deux siauguains renommés.
Maurice  écrira cet émouvant chant d'amour à Carmen sa femme, la siauguaine, qui a enraciné le chêne poitevin dans le fertile " chausse"(appellation locale désignant une terre volcanique fertile et ardente) auvergnat:

"Celle que j'aime est un ruisseau
Qui me caresse de sa course
Celle que j'aime est un berceau
où je m'endors au bruit des sources.
Celle que j'aime est un rosier
Dont je voudrais cueillir la rose
Celle que j'aime est un brasier
qui me purifie de toute chose.
Celle que j'aime est un roseau
qui me courbe sous ses bras frêles,
Celle que j'aime est un oiseau
Sa voix c'est du soleil qui grêle
Celle que j'aime est une aurore
qui me sépare de la mort."

L’épouse de Maurice Fombeure, Carmen Oriol publiait ses poèmes sous le nom Oriol, nom de sa grand-mère maternelle.
--- Dans  l’extrait de "C'était hier et c'est demain", il écrit ce poème :

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MA FEMME
Celle qui partage mon pain
 Mon lit et mes joies et mes peines
Éloigne de mon front les haines
D’une caresse de sa main
Que je retrouve dans chaque aube
Et plus belle d’avoir vécu,
J’écoute au fond d’un jour vaincu
Le doux bruissement de sa robe.
Contre les pièges dont dispose
Le malheur, paré désormais
Elle apprête les vins, les mets
Et dans les vases bleus, les roses
« Ma femme. » Le beau possessif
Surtout si la compagne est belle
Blanche, élancée comme un if
Et qui chaque an se renouvelle.
Pour le pire et pour le meilleur
C’est, inlassable volontaire,
Pour l’ici-bas et pour l’ailleurs
Le plus beau don de cette terre
Que cet être aux mains de douceur
Épouse, amante, femme et sœur

--- Dans les Feuillets de l’ilot, de 1942, nous retrouvons un recueil « Printemps de la Nuit » avec une présentation de son époux Maurice Fombeure en préface dont voici un extrait :

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(...)" ce que j'écoute avant tout dans "Printemps de la Nuit", c'est une émouvante pureté et une soumission absolue à son expression, qui prend naturellement le ton de l’invocation ou de la prière. C'est une sorte d'ébahissement et d'éblouissement devant la richesse intérieure. Une harmonieuse plénitude de l'âme. Et enfin, un oubli de soi total, comme dans le sacerdoce. Le poète s'efface devant son objet: le monde vient résonner en lui, sans autre transposition que celle imposée par le langage. On peut remarquer, en effet, que Carmen Oriol ne dit presque jamais "je". Ou si peu.  Cette pudeur - de la part d'une femme - me semble très significative. Elle rappelle la retenue des poètes du 17ème Siècle français, qui suggèrent plutôt que d'expliquer ou de peindre. Elle est la marque du poète véritable dont le message porte d'autant plus loin qu'il est moins déclamatoire. C'est pourquoi me plaisent ces vers qui s'ouvrent en silence, s'étendent en larges vagues lisses. Mais sous leur calme apparent on sent un cœur brûlé de secrètes ferveurs, une âme émue aux apparences du monde ou défaillant sous sa beauté."


Printemps de la nuit
En cette nuit d'Avril où j'attends le sommeil, 
Je vois, comme s'il me fallait mourir,
une campagne sous la lune.
L'odeur des tilleuls est celle du premier amour,
et leur dôme ressemble à celui des montagnes.
Cette route est la plus ancienne;
la route de nos premiers pas.
C'est la plus lisse, la plus bleue.
Celle des promenades après le mois de Marie,
- le premier bouton de rose sur un corsage plat de fillette,
celle où les près ont tant de narcisses
que leur parfum semble l'odeur même des étoiles.
Si l’on clôt les paupières, on entend respirer les herbes,
et l'on sent - tant la nuit est douce-
des présences, comme une évidence.
Nous portons nos amours comme une femme enceinte
qui referme ses mains sur le cœur d'un enfant.
Pourquoi être surpris devant ces paysages
qui nous troublent parfois comme de chers visages
que nous reconnaissons sans les avoir connus...
Ceux qui nous aimaient nous ont portés sans doute toute une nuit d'été,
dans un pays où seule la campagne était endormie.
Maurice Fombeure dédicace ses œuvres  à Chauvigny. 
 Deux articles de presse accompagnés de photos qui rendent compte de la venue de Maurice Fombeure à Chauvigny.
--- Titre de l’article d’un quotidien :
Poète d’aujourd’hui, poète de « chez nous »
Maurice Fombeure signera ses œuvres lundi à Chauvigny

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« La présence de Maurice Fombeure, notre moderne trouvère de la terre française, a été l’occasion pour le sympathique poète, de prendre la mesure de l’immense popularité dont il jouit dans notre ville et sa région.
Dés onze heures, en effet,  la Maison de la Presse, place du marché, était le rendez-vous d’une foule nombreuse, où il était amusant de constater que chacun était porteur d’un ou plusieurs livres, chacun de ces livres étant une œuvre de Maurice Fombeure…
Pour présenter ces livres à la dédicace de l’auteur, on avait fouillé au plus profond de sa bibliothèque pour y retrouver les aujourd’hui introuvables, « Soldat », « La rivière aux oies », « Manille » coinchée », « Arentelles »… On avait depuis 48 heures dévalisé notre ami Gaston Rat, qui s’arrachait les cheveux de ne pouvoir satisfaire tout le monde, de tous les ouvrages de Fombeure qu’il possédait encore…
 Et les moins favorisés regardaient d’un œil d’envie ceux qui avaient la chance de posséder les volumes désirés.
A tous, avec le sourire, avec une charmante simplicité, Maurice Fombeure signa une dédicace sympathique, adressant à chacun un mot spirituel et amical…
Et avant de nous quitter, il nous a fait la promesse qu’il reviendrait bientôt pour ceux qui n’auraient pu être satisfaits cette fois. Il nous a même laissé l’espoir de combler le vœu de ses innombrables amis en faisant rééditer celles de ses œuvres aujourd’hui épuisées et qu’on lui a tellement réclamées hier.
C’est donc au nom de tous ses lecteurs, de tous ses amis que nous le remercions ici d’être venu à Chauvigny et c’est en leur nom à tous que nous lui exprimons notre désir de le revoir bientôt. »

--- Titre de l’article de l’autre quotidien
Maurice Fombeure a dédicacé ses œuvres

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« A la fin de la matinée toutes les œuvres de Maurice Fombeure dont pouvait disposer M. Rat de la Maison de la presse de Chauvigny avaient disparu entre les mains amicales et admiratives.
La venue du poète poitevin qui va quitter cette semaine son beau pays de Bonneuil-Matours pour retrouver à Paris ses obligations littéraires et son enseignement à Lavoisier avait suscité un intérêt à la fois intellectuelle et de curiosité qui s’est traduit par une belle affluence autour de la table à dédicaces sur la place du Café du Commerce.Maurice Fombeure était là en toute simplicité avec son langage du terroir.
Pour chacun il avait un mot aimable et une verve qui n’appartient qu’à lui seul. »

Présentation en photos de quelques meubles et objets personnels de Maurice Fombeur que vous pouvez découvrir au musée à Bonneuil-Matours."

Des photos de sa table où il prenait ses repas quand il venait à Bonneuil-Matours dans sa maison à Ogeron.

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Sur sa table, sont disposés sa pipe, ses couverts, son pain et deux bouteilles de « vin de la Haumuche » qui a fait l’objet d’un livre publié en 1952 avec une réédition en 1989.

"La Haumuche(…) était un coteau crayeux sur ces contrées qui descendent vers la Vienne en pente douce. Un coteau perdu, là-bas, entre la Logerie, la Foi et l’Ane-Vert. Un pays(…) d’où l’on descendait, à pleine charrettes cahotantes et chantantes, la meilleure vendange de toute la région"


Des photos de son bureau où il aimait écrire, sa machine à écrire et ses lunettes  qu’il portait et que l’on remarque sur la photo d’un journal  un jour où il bavarde, dans son jardin à Ogeron, avec son cousin Marcel Bouillaud de Jardres.

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Sa machine à écrire

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Ses lunettes

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La photo de sa chambre avec son lit où il aimait se reposait quand il venait à Ogeron ainsi que la de son portemanteau où sont accrochés son chapeau, sa canne et sa veste.

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Evoquons le jeu de cartes qui était en vogue à cette époque «  la manille coinchée » qui se jouait  le dimanche et autour des tables dans les nombreux cafés, dont Maurice Fombeure en a fait un livre, publié en 1943.
" D’autres s’abordent avec une grande claque sur le milieu du dos et en se criant à tue-tête dans le tuyau de l’oreille : « Te v’là, grande fripouille ! T’es déjà sorti de prison ?Ce sont là délicatesses de marchands  de bœufs, maquignons et gens de charrue. Ensuite on s’en va bouère un coup sur le pouce".

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La manille est un jeu de cartes d'origine espagnole. Il se joue principalement à quatre joueurs répartis en deux équipes de deux partenaires, mais peut être joué aussi de manière individuelle de deux à quatre joueurs. Adapté en France, il y acquiert une forte popularité dans les deux dernières décennies du XIXe siècle, qu'il conserve jusqu'en 1940. Il a été détrôné par la belote. Il est pratiqué avec un jeu de 32 cartes aux enseignes françaises. Une de ses particularités est de placer la plus haute des basses cartes – dans l'ordre naturel – en haut de la hiérarchie. Ainsi, avec 32 cartes c'est le dix le plus fort. Cette plus forte carte est appelée manille. L'as est la carte suivante et porte le nom de manillon. Le jeu de 32 cartes comporte ainsi quatre manilles et quatre manillons.
Poète au talent reconnu, Fombeure n’a jamais eu la prétention de figurer en tête d’une école ni d’un véritable cénacle. Il était pourtant très entouré, mais d’une jeune famille littéraire qui a pour maître mot de fuir l’imposture et le faux-semblant. Il se situait bien quand il écrivait : « Notre poésie est d’abord une chanson, une incantation. Elle n’a nullement besoin de s’appuyer sur la logique et la raison. ». Et il disait qu’hormis cette attitude la poésie s’engageait dans une impasse, même avec Valéry.
Sa poésie ne serait pas une « poésie pour poète, c'est-à-dire pour spécialistes », où il « manque le jeu, la fraîcheur, le divertissement, le bond ».
Poésie proche de l’enfance et des hommes, sans cogitations laborieuses, sans l’invention d’un prétendu  nouveau langage, capable de retrouver la mélodie des sources de la poésie rustique et saine, un « poète de plain-pied, mais combien inventif et adroit », une « voix émouvante, goguenarde, coloriée, courageusement ingénue » qui s’était désaltérée chez Villon. (Jean Rousselot)

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Poète au talent reconnu, Fombeure n’a jamais eu la prétention de figurer en tête d’une école ni d’un véritable cénacle. Il était pourtant très entouré, mais d’une jeune famille littéraire qui a pour maître mot de fuir l’imposture et le faux-semblant. Il se situait bien quand il écrivait : « Notre poésie est d’abord une chanson, une incantation. Elle n’a nullement besoin de s’appuyer sur la logique et la raison. ». Et il disait qu’hormis cette attitude la poésie s’engageait dans une impasse, même avec Valéry.
Sa poésie ne serait pas une « poésie pour poète, c'est-à-dire pour spécialistes », où il « manque le jeu, la fraîcheur, le divertissement, le bond ».
Poésie proche de l’enfance et des hommes, sans cogitations laborieuses, sans l’invention d’un prétendu  nouveau langage, capable de retrouver la mélodie des sources de la poésie rustique et saine, un « poète de plain-pied, mais combien inventif et adroit », une « voix émouvante, goguenarde, coloriée, courageusement ingénue » qui s’était désaltérée chez Villon. (Jean Rousselot)

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Ce poète de Saint-Germain-des-Prés, installé place Saint-Sulpice, reçoit de 1942 à 1958 des jeunes talents le mercredi soir à sa table réservée à la brasserie Lipp.
La vie littéraire l'amuse. Il fréquente Gustave Kahn, André Salmon, Jean Cocteau, Max Jacob, Paul Valéry, Léon-Paul Fargue… Maurice Fombeure "sait entretenir autour de lui, une atmosphère joyeuse, voire gauloise" avec les bouffées de son inséparable pipe.
Quand il revenait à Bonneuil-Matours, il aimait se retrouver sur la place, vaste, ombragée de tilleuls, qui, pour lui, représentait le théâtre d’évènements dramatiques : affichage de l’ordre de mobilisation en 1914, réquisition des chevaux en 1939, en présence de Louis Fombeure, qui prévoit la débâcle.
Mais c’est là, surtout, que notre poète cultivait l’amitié, saluait les anciens camarades de classe, retrouvait, devant un petit déjeuner rustique, ceux qui, comme lui, dans d’autres domaines, représentaient la culture : le naturaliste Pierre Charenton et Pierre Massé, grand érudit en histoire. L’esprit circulait parmi ces hommes, sans aucun pédantisme.
Chaque jour au mois d’août, il y venait, souvent avec son fils Jacques, descendant à pied, tant que ses jambes le lui permirent. Dans les années cinquante se tenaient des marchés animés ; Fombeure reconnaissait très bien les personnages les plus en relief : volaillers, maquignons, ou les plus délicatement anciens, comme les vieilles marchandes de fouaces d’Auxances, en bonnet régional.
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Il aimait aller à des soirées et des spectacles à  Bonneuil-Matours, mais aussi dans les communes voisines comme ce soir là à Bonnes avec son cousin Marcel Bouillaud de Jardres.
Il  a reçu entre autre : le Grand Prix de poésie de la Ville de Paris en 1958.La légion d’honneur en 1960, Le prix de la poésie Le prix de l’humour Un grand prix littéraire en 1957 le Grand prix de l'Académie française en 1980 pour l'ensemble de son œuvre déjà fort connue dans le monde littéraire
Maurice Fombeure, toujours plein d’humour mêlait à plaisir sur sa « carte de visite » les titres glorieux qu’il avait reçus tout au long de sa vie de poète mais les titres qu’il s’attribuait comme citoyen ordinaire.
 
La carte de visite signée par Maurice FOMBEURE que nous a gracieusement remise Monsieur Christian BAILLY, élève de Maurice FOMBEURE au Lycée Lavoisier entre 1952 et 1955.

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La plus grande partie de ses œuvres a été publiée aux éditions Gallimar. De nombreux poèmes ont été mis en musique par Poulenc, Florent Schmitt, Claude Arrieu, Louis Beydts…

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Bibliographie :
1930 : Silences sur le toit; 1932 : La rivière aux oies; 1935 : Soldat; 1936 : Les moulins de la parole; 1937 : Bruits de la terre, 1947 : La vie aventureuse de Monsieur de Saint-Amant; 1947 : J’apprivoise par jeu; 1947 : Sortilèges vu de près; 1948 : Les godillots sont lourds; 1950 : Poussières du silence; 1952 : Dès potrron-minet; 1952 : Le vin de la Haumuche; 1953 : Pendant que vous dormez
En chanson :
1939 : A pas de souris; 1941 : Chansons du sommeil léger; 1942 : D’amour et d’aventure; 1942 : A dos d’oiseau 1943 : Manille coinchée1943 : Arentelles 1946 : Aux créneaux de la pluie1955 : Une forêt de charme, Poèmes d’amour; 1959 : Sous les tambours du ciel, 1963 : Quel est ce cœur ?; 1967 : A chat petit.

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Maurice Fombeure est décédé le jeudi 1erjanvier 1981 à l’âge de 75 ans.
La presse locale au lendemain de sa mort lui rendait un vibrant hommage dans un article que nous vous proposons de lire.
La mort d’un poète, Maurice Fombeure, l’enfant de Bonneuil-Matours
Le poète est mort l’après-midi du 1er janvier(1981), près de Paris dans une maison de retraite de l’Education  Nationale. Il était né le 23 septembre 1906 à Jardres mais c’est à Bonneuil-Matours qu’il passa les premières années de sa vie, élevé par ses grands-parents maternels dans la petite maison d’Ogeron, un hameau du bord des bois de Moulière.
Après la communale, il avait rejoint en 1918 les bancs de l’école primaire supérieure de Châtellerault.
A la remise des prix de troisièmes années, Maurice Fombeure avait décroché les premiers prix de morale, d’orthographe et grammaire, de composition française, de langue anglaise, de lecture et récitation… plus un deuxième prix de gymnastique.
« Je réussissais bien mes compositions françaises, comme on peut réussir une mayonnaise » écrira-t-il plus tard. » Je les truffais même, hypocritement de citations empruntées dans l’almanach héroïque des années 14-18.
 
Ses brillantes études conduisirent Maurice Fombeure à Poitiers puis à l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, avant qu’il n’entame une carrière universitaire dans les lycées parisiens. Parallèlement, sa verve littéraire le fait connaitre du public et des Poitevins surtout. Un des condisciples du collège châtelleraudais, M. Pierre Guérin, magistrat en retraite, évoque avec émotion le souvenir de son ami« passionnément attaché à Bonneuil-Matours », «  Il y avait sa maison et revenait régulièrement passer les vacances. C’est ainsi qu’on le voyait les jours de foire, attablé devant un verre de vin de la Haumuche, le cru du pays ».
Tout le monde le connaissait, il connaissait tout le monde. De ce coin de Poitou, des amis du pays, Maurice Fombeure peupla ses romans campagnards, comme »La rivière aux oies », « Le vin de la Haumuche ».
Les anciens de Bonneuil-Matours gardent le souvenir d’un « brave type » d’un « homme jovial ». Comme M. Guérin, beaucoup se rappellent cette veillée organisée à la salle des fêtes voici une dizaine d’année, en son honneur. Des conteurs avaient récité ses poèmes, les avaient mis en musique ; c’avait été un grand moment dans la vie de la commune.
 
Maurice Fombeure n’était pas revenu au village depuis quatre ou cinq ans. « Cinq ans déjà ! Bon Dieu, on jurerait que c’était hier… »
M. Marcel Bouillaud…  «  A mon plus que frère… » Cette dédicace de l’un de ses recueils, Maurice Fombeure l’avais écrite à l’intention de M. Marcel Bouillaud, ancien maire de Jardres et ancien directeur des services vétérinaires de la Vienne avec lequel il avait tous les meilleurs moments de sa jeunesse.
 
L’un et l’autre étaient nés sous le même toit, à un an d’intervalle, au hameau de La Rue sur la commune de Jardres, où leurs parents exploitaient en commun une ferme.
Un toit sous lequel vit encore aujourd’hui, M. Marcel Bouillaud et qui à chaque « retrouvailles » reconnait de leurs francs éclats de rire.
Leur intimité n’empiétait pas cependant sur le jardin secret de Maurice Fombeure, assez réservé quant à l’expression de ses dons jusqu’à ce que ceux-ci connaissent une consécration publique.
« Pourtant, il a toujours cru à son génie poétique qui fut reconnu très tôt par Jean Cocteau et Max Jacob, deux maîtres que Maurice rejoignait parfois discrètement dans la capitale, du temps ou il étudiait à l’Ecole normale de Poitiers », se souvient M. Bouillaud qui conserve précieusement de cette époque quelques vers griffonnés tout spécialement pour lui, au dos d’une lettre par le jeune poète poitevin.
 
Me Georges Baelde, lui était un ami de jeunesse de Maurice Fombeure, il était du cercle des vieux amis pour qui la porte du poète poitevin était toujours ouverte. Et c’est de ce jeune homme qu’il aime à se souvenir. «  A peu près à la même époque que Rousselot, dans les années 1926-1630, il prenait part aux activités littéraires des milieux étudiants et c’est dans des revues estudiantines que sont parus ses premiers poèmes, comme le diable dans le Beffroi ou Scapin. Rousselot et lui sont de ceux qui ont continué à écrire, contrairement à bon nombre d’autres… »
Un souvenir  amusant, bien qu’il se situe à une heure sombre, revient à la mémoire de Me Baelde. «  Maurice était ici en vacances lors de la mobilisation de 1939. J’ai passé deux jours avec lui pour la réquisition des chevaux et j’ai eu le plaisir de retrouver tout cela dans une scène de l’un de ses bouquins. »
 
Précisons que les obsèques seront célébrées lundi à 15heures en l’église de Bonneuil-Matours suivies de l’inhumation au cimetière communal.

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Sur sa plaque funéraire est inscrit :
«Fauvette si tu voles autour de cette tombe chante lui ta plus belle chanson. »

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La mère de Maurice Fombeure, Juliette Mélanie Daillet épouse Louis Fombeurre, décédée le 5 octobre 1906 à 23h30 à La Rue est enterrée au cimetière de Jardres. Elle allait avoir 20 ans le 29 décembre 1906.
 ICI REPOSE
 JULIETTE MELANIE
 DAILLET
 EPOUSE DE
 LOUIS FOMBEURRE
 DECEDEE LE 20 OCTOBRE
 1906
 A L'AGE DE 20 ANS
 regrets

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FIN
 
Je remercie Madame le Maire de Bonneuil-Matours qui m’a donné accès au Musée Maurice Fombeure  et autorisé l’utilisation des documents et photos pour, durant 3 mois, raconter l’histoire de Maurice Fombeure en hommage au 30e anniversaire de sa mort.
Je remercie également le personnel de l’Office de Tourisme pour leur disponibilité.
Merci aussi à la famille de Maurice Fombeure qui a autorisé la publication de "La rivière aux oies" dont j'ai souhaité au fur et à mesure des épisodes, agrémenter le récit de photos d'hier et d'aujoud'hui évoquant cette période de l'enfance de Maurice Fombeure.
 
Jean-Marie VRIET